Chemins d’artistes
Chemins d’églises
12, 13, 20, 21 septembre 2008
Eglise de la Nativité , US
Dans la nef : « Hexameron » ou les six Temps de la Création
La lumière, l’univers céleste, la planète terre, le monde végétal, les animaux et l’homme avec tout ça …… Comment, pourquoi ?
Pour ce lieu, il m’a paru naturel de proposer une représentation symbolique de la genèse qui est une des réponses possibles à ces questions fondamentales …
C’est aussi pour ne pas m’enfermer dans une version dogmatique des six jours de la création que je préfère parler des six « Temps » de la Création, comme un rythme musical, un chant dédié à la vie sous toutes ses formes.
Pour nommer ces six évocations, j’ai choisi les chiffres hébraïques qui sont en fait des lettres puisqu’en hébreu, chaque lettre a non seulement un pouvoir symbolique mais aussi une valeur numérique.
Choeur
Temps 1 Alef
La lumièreTemps 2 Bêt
Division des eaux du ciel et de la terreTemps 3 Gîmel Regroupement des eaux, apparition de la terre et des plantes
Temps 4 Dâlet
Mise en ordre de l’espaceTemps 5 He
Création du monde marinTemps 6 Wâw
Création des mammifères et de l’HommeEntrée de l’église
Vues de loin, les colonnes sont identiques….Mais en fait, chaque élément haut a sa personnalité propre qui est la représentation symbolique de chaque « jour » ; de même que chaque colonne est travaillée avec des rythmes gravés ou oxydés en dialogue avec la coupelle ogivale.
Dans la chapelle nord romane, les « Fatrasies » sont pour moi les versions modelées de ces fabuleux poèmes du même nom, apparus au XIIIème siècle en pays arrageois dont la forme est rigoureuse mais dont le contenu est saugrenu et irrationnel.
Dans le choeur, deux grands panneaux textile vermillon accompagnent le regard vers les vitraux et les voûtes ; une colonne blanche ou « cierge pascal » et une vasque émaillée sur le rebord de la piscine encadrent l’autel et renforcent le caractère sacré de ce lieu.
Dans la chapelle sud, la grande colonne blanche pourrait être le septième jour, celui du repos, de la complétude.
L’installation « Dialogue avec Jean-Christophe » composée de cinq vasques, de deux fragments « gardiens » et d’un panneau textile, propose un chemin de vie avec ses blessures, ses tumultes, son épanouissement et son envol vers un ailleurs que chacun peut à sa façon nommer et habiter.
L’église m’offre un écrin parfait pour présenter ce travail qui est à la fois une ode à la vie et un hommage à un être très cher qui ne cesse de m’accompagner sur ce chemin un peu fou qu’est celui de la création artistique où l’on tente de donner un sens à sa vie, où l’on espère rencontrer l’autre et partager le meilleur de soi-même.
La sphère suspendue au dessus de la tribune pourrait être la forme primordiale, celle qui contient -tout- , à la fois le germe, le point de départ et l’infini …
Un immense merci à tous ceux qui m’ont permis de venir « habiter » l’église d’Us pour quelques jours et qui m’ont aidée à mettre en espace mes travaux.
« Relier » les hommes, ( religere… étymologie du mot religion ) c’est en ce sens que j’ai trouvé passionnant de venir cheminer aux côtés des croyants, moi qui ne le suis pas.
La diversité des points de vue peut être notre grande richesse, proposer mon travail dans une église, c’est aussi l’espoir de « grandir » au travers de cette rencontre.